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Les viticulteurs gardois expérimentent de nouveaux cépages contre la sécheresse


Vendredi 23 avril 2021 à 18:47 - Par Lise Roos Weil, France Bleu Gard Lozère, France Bleu


Face à la sécheresse qui grille jusqu'à 30% des vignes chaque année dans le Gard, une expérimentation est lancée ce vendredi, en plantant de nouveaux cépages, plus résistants aux fortes chaleurs.



Sur la propriété du Mas d'Asport, à St Gilles, des cépages étrangers sont plantés pour faire une expérimentation. © Radio France - Lise Roos-Weil


Le tracteur enchaîne les aller-retours sur la parcelle du Mas d'Asport, à Saint-Gilles. Sous le cagnard, pépiniéristes et ingénieurs agronomes sortent les plants de vignes, les uns après les autres. "C'est un cépage étranger qui présente des résistances à la sécheresse, décrit Thomas Lengagne, ingénieur agronome, en montrant les plants dans ses mains. L'idée est de l'expérimenter sur la parcelle et de le comparer à d'autres variétés bien connues."L'expérimentation est lancée par la Chambre d'agriculture du Gard en partenariat avec l'Institut français du vin, le syndicat des pépiniéristes d'Occitanie et le pépiniériste VCR. L'enjeu est énorme. Chaque année, les fortes chaleur et le manque d'eau font perdre jusqu'à 30% des récoltes chez certains viticulteurs du département. Des vignes grillent littéralement. Le vin se retrouve aussi modifié : les fortes chaleurs provoquent une maturité précoce, qui affecte l'équilibre du vin.



Des plants de vignes de cépages étrangers, plantés sur la parcelle du Mas d'Asport, à St Gilles © Radio France - Lise Roos-Weil


Sur deux ans, près de soixante-dix cépages différents font être plantés. Ce vendredi, ils lancent l'expérimentation avec une trentaine de plantations. "C'est notamment la manière d'économiser l'eau de certains cépages qui est intéressante, explique Thomas Lengagne. Elles conservent mieux l'eau quand celle-ci commence à manquer. Donc elles vont avoir une croissance réduite mais ça permet de mieux résister sur des longues périodes de sécheresse." Des petits panneaux jaunes, plantés dans la terre, indiquent les noms des cépages. "On va avoir des variétés grecques, espagnoles ou italiennes, montre Anne Sandré, responsable du pôle viticole à la chambre d'agriculture. Ce sont des pays encore plus secs que nous donc ça permet une bonne analyse."

Près de 70 cépages différents plantés en deux ans

La parcelle expérimentale va permettre d'observer, de faire des mini vinifications et de voir ce que donnent ces cépages étrangers sur nos territoires. Les viticulteurs du département pourront venir constater eux-mêmes sur place comment se comportent ces variétés. La parcelle compte aussi des nouveaux cépages, résistants aux maladies : "Ils ont été issus de croisement avec d'autres espèces, ce sont des croisements naturels, ça n'a rien à voir avec les OGM, précise Anne Sandré. Ça va permettre aux viticulteurs de traiter beaucoup moins, d'utiliser beaucoup moins de produits phyto-sanitaires. Ça nous ouvre de nouvelles perspectives."

Face à la sécheresse et au dérèglement climatique, il est urgent d'agir pour ces agriculteurs. "Certains experts annoncent qu'il n'y aura plus de viticulture en région méridionale d'ici 2050 donc il faut anticiper, ne pas attendre d'être devant le mur", assure Pascal Blois, directeur du pôle matériel végétal à l'Institut français du vin. Les premiers résultats de cette expérimentation seront visibles d'ici trois ou quatre ans, à l'apparition des premiers raisins.



Cette expérimentation est menée par la chambre d'agriculture du Gard, en partenariat avec l'Institut français du vin et le syndicat des pépiniéristes d'Occitanie. © Radio France - Lise Roos-Weil

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