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Les vins de Camargue divisés entre AOP et IGP


Mardi 06 avril 2021 par Laurie Andrès



- crédit photo : Vins Sable de Camargue


Un dossier anime depuis quelques temps l’ODG des Bouches-du-Rhône, comme les services de l’INAO : la demande de reconnaissance en AOP de l’IGP « Sable de Camargue » engagée depuis 2012 et qui est en passe d’être validée en 2021. L’IGP Pays-des-Bouches-du-Rhône qui utilise la mention « Terre de Camargue » s’inquiète.



D’un côté, le Gard et l’Hérault, de l’autre les Bouches-du-Rhône. Au milieu de ce casse-tête provençal, le partage de la mention « Camargue » utilisée par l’IGP Pays-des-Bouches-du-Rhône (Terre de Camargue) et la future AOP « Sable de Camargue ». Problème, la mention « Camargue » ne peut être utilisée par deux produits d’appellation distinctes AOP/IGP selon la réglementation européenne. Pour Jean-Claude Pellegrin, président de l’IGP Bouches du Rhône : « À travers l’interdiction de cette mention pour les vignerons de Camargue, c’est véritablement les déposséder tout à la fois de leur histoire, leur culture mais aussi des retombées économiques afférentes. »


Un non sens pour l’IGP Pays-des-Bouches-du-Rhône dont l’appellation s’étend sur plus de 600 hectares, situés au coeur du Parc Régional de Camargue, entre flamants roses, rizières et chevaux blancs.

Dénomination géographique complémentaire

Alors que faire ? Si les producteurs des Bouches-du-Rhône ne contestent pas la demande de valorisation supplémentaire des producteurs de l’IGP « Sable de Camargue », reconnue AOP couvrant 3 000 hectares pour ses vins gris et gris de gris, ils souhaitent néanmoins avoir « la garantie de pouvoir continuer d’utiliser la mention pour l’IGP au niveau national et international » insiste Jean-Claude Pellegrin.

« Nous nous sommes retrouvés devant le fait accompli et sommes aujourd’hui confrontés à une impossibilité d’une protection juridique de la mention Terre de Camargue » affirme Patrick Michel, vigneron arlésien et propriétaire du Mas de la Valériole couvrant 32 hectares.

« Nous comprenons les inquiétudes de l’IGP des-Bouches-du-Rhône et nous espérons que l’issue soit positive concernant leur demande » ajoute Corinne Pontfort, responsable de l’ODG des vins Sable de Camargue.

Les producteurs des Bouches-du-Rhône attendent donc un verrouillage de l’utilisation « Camargue » et que la dénomination complémentaire ne puisse être attaquée, sur le marché français comme à l’export.

À l’issue du Comité national de l’INAO pour les IGP viticoles, ce jeudi 1er avril, l’INAO a donné un avis favorable à l’ouverture d’une période nationale d’opposition (PNO) d’une durée de deux mois suite à la validation de la demande d’évolution de l’IGP « Sable de Camargue »vers une AOP. Cette période devrait notamment permettre aux deux parties d’engager un échange et d’apaiser les inquiétudes.


« J’espère que cette période d’échange va permettre de dégager une solution partagée entre toutes les parties du dossier, notamment sur les questions que soulève le partage du nom "Camargue" », conclut Eric Paul, président du Comité national des IGP relatives aux vins et aux cidres à l’INAO.

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