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  • Ludovin

« Les métiers traditionnels du vin sont des métiers où l’on s’enrichit humainement » – Interview


Les métiers du vin attirent de plus en plus d’étudiants, et pour cause, il est extrêmement dynamique. La preuve avec cet entretien de Franck Thomas, Directeur Exécutif de Franck Thomas Formation et de la Revue du Vin de France Academy*, un établissement proposant des formations en œnologie. Et il est bien placé pour en parler puisqu’il est lui-même meilleur sommelier d’Europe et de France, et meilleur ouvrier de France !

Propos recueillis par Julie Mleczko


Faites nous une petite topographie de votre carrière et comment vous en êtes arrivés à ouvrir un établissement de formation ? On dit souvent qu’on atterrit dans les métiers du vin par filiation, c’est vrai ?

« Pas du tout ! Mon père était restaurateur et ma mère était assistante dentaire. J’avais 17 ans quand un prof m’a donné envie de me lancer dans la restauration. J’ai fait de la cuisine et de l’hébergement : un an en tant que chef de rang puis en sommellerie, ma vraie passion. J’ai travaillé 18 ans avant de décider de monter ma propre école. À 37 ans, je voulais un autre rythme de vie. Comme j’ai une vision du vin un peu moins conventionnelle que celle qui fait partie des référentiels publics, j’ai décidé de lancer mes propres formations pour avoir plus de libertés. »


Comment se porte actuellement le marché des métiers du vin et notamment le métier de sommelier ?

« On peut parler d’un marché en tension avec 7500 offres d’emplois à pouvoir ! Le secteur est extrêmement dynamique, on le voit notamment avec un taux d’insertion de nos diplômés à la sortie de leur formation qui se situe à 80% dans les 12 mois ! Les vins français ont toujours une excellente notoriété et nos professionnels ont une bonne image qui continue de perdurer à travers le monde. Il y a 2 approches dans le vin :

l’approche anglo-saxonne, très scientifique et rationnelle, avec une grille de dégustation pour décrire le vin, etc…

et une approche plus terroir, où les émotions comptent plus. Nous parlons de dégustation intuitive, où on découvre le vin par les sens : lieu, image, son, bruit, souvenir, perception dans le corps. Boire du vin, pour nous il s’agit de la rencontre entre un liquide issu de la terre et l’homme qui l’a fait « grandir ». Un lien entre la Nature et l’Homme en somme. Et c’est cette vision qui est la plus réputée dans le monde et qui fait des émules. »


Aujourd’hui se former pour faire carrière dans les métiers du vin, notamment la sommellerie, vous paraît-il indispensable ? Pourquoi ?

« Indispensable oui ! La clientèle recherche la tradition dont nous parlions plus tôt. Mais vous ne parlez pas de vin de la même façon à un retraité de 67 ans comme à un jeune homme de 26 ans, cela s’apprend donc. Aujourd’hui je suis heureux de voir que le métier rajeunit et se féminise fortement. Les femmes ont une excellente sensibilité, la sommellerie est donc un métier parfait pour elles ! Nous recevons plus de filles que de garçons dans nos formations, avec une moyenne d’âge de 22 à 27 ans. 40% ont fait une business school et viennent se spécialiser chez nous. »

Que dites-vous aux jeunes qui s’intéressent à ces carrières ?

« Je leur dirai que ce sont avant tout des métiers de passion, où on s’enrichit humainement, mais pas forcément financièrement. On gagne bien sa vie, mais c’est intéressant pour ceux qui cherchent un sens, du lien et de l’honnêteté."



*La Revue du Vin de France a développé en partenariat avec Franck Thomas la dégustation intuitive qui permet d’accéder intimement au message du vin, de le comprendre avec tous ses sens. Elle est complétée par la dégustation géo-sensorielles qui associe le vin à son terroir.

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