top of page
  • Ludovin

La mention AOC sur une bouteille de vin, ça change quoi ?


Pour obtenir l’appellation d’origine contrôlée, les viticulteurs doivent suivre un cahier des charges précis


Céline Pion Publié le 16/04/21 à 17h25 — Mis à jour le 19/04/21 à 12h05



80% des bouteilles de vin achetées en France le sont en grande ou moyenne surface. Dans les rayons, l'appellation d'origine contrôlée est un gage de savoir-faire. — Gilaxia / Getty Images


AOC, trois lettres qui en disent beaucoup. L'Appellation d'origine contrôlée de son vrai nom a été fondée en 1935 (le vin des Côtes-du-Rhône fait par exemple partie des premières AOC du monde, puisqu'il a obtenu la sienne en 1937) et compte aujourd’hui pas loin de quatre cent vins et eaux-de-vie sous sa coupe. Véritable étendard du terroir tricolore, l’AOC a longtemps permis aux vins français de faire rayonner leur excellence à travers le monde. Mais que garantissent ces trois lettres aujourd’hui ? Qui contrôle ce label prestigieux ? Et que représente la quête d’une telle qualification dans le quotidien de nos vignerons ? 20 Minutes fait le point.

Un soutien non négligeable pour le producteur L’AOC, c’est la particularité française, la référence qualité pour les vins de l’hexagone. » Pour Bertrand Boislève, sommelier depuis près de trente ans, peu de place au doute, l’AOC c’est la valeur sûre. Créé pour défendre les typicités régionales et faire valoir haut et fort la notion de terroir, le label a aujourd’hui transcendé sa fonction première pour garantir aussi et surtout la qualité du produit. Aujourd’hui étendue à l’Europe entière sous l’acronyme AOP (Appellation d’origine protégée), l’AOC ne subsiste qu’en France et dans le monde viticole uniquement.



Pour obtenir leur AOC, les viticulteurs doivent respecter un certain nombre de règles, gages d'un savoir-faire et d'une origine bien définie. - Peter Berglund


Plusieurs dizaines de milliers de vignerons peuvent ainsi aujourd’hui accoler la sacro-sainte étiquette sur leurs bouteilles. Pour ces viticulteurs, rejoindre une AOC c’est aussi rejoindre un collectif. « Grâce à l’interprofession, le producteur va avoir accès à des outils de communication de poids », affirme ainsi Bertrand Boislève. « Durant des périodes comme le Brexit ou la crise sanitaire actuelle, c’est un soutien non négligeable », ajoute le sommelier.


Cependant, le chemin vers ces standards n’est pas à la portée de tous. « Cépages, rendements, techniques de vinification, géologie etc. Les cahiers des charges en AOC sont très précis », explique ainsi Virginie Faure, sommelière-conseil indépendante. Pour obtenir la fameuse appellation, les vignerons doivent donc respecter un ensemble de règles et d’étapes qui sont les seuls garants d’un certain savoir-faire et d’une origine bien définie. « C’est un ensemble de viticulteurs et de techniciens qui sont à la source de ces cahiers des charges et c’est à l’Institut national des appellations d’origine (Inao) d’en assurer le respect », précise Bertrand Boislève.


« L’AOC reste l’ADN de nos vignobles français »

Faire respecter des savoir-faire ne veut pas dire que l'innovation n'a pas sa place au pied des vignes AOC. Au contraire, l'appellation n’a eu de cesse d'évoluer et de se réinventer ces dernières années. « Les vignerons ont cette envie collective d’être mieux répertoriés dans les terroirs », explique ainsi Virginie Faure. C’est dans cette optique qu’on voit croître en AOC un système de pyramide qualitative.


Plus le viticulteur vise le haut de cette pyramide, plus son cahier des charges va s’étoffer et son aire de production se restreindre. On trouvera, par exemple, dans le vignoble de la Vallée du Rhône, un AOC Côtes-Du-Rhône, un AOC Côtes-Du-Rhône Villages et un AOC Côtes-Du-Rhône Villages portant le nom dudit village. Une façon de permettre au vignoble de diversifier sa production, tout en la rapprochant de l’excellence. Mais aussi des exigences des consommateurs. Signe qu'elles vivent avec leur temps, les AOC sont de plus en plus nombreuses à intégrer des engagements écologiques (agriculture biologique, certification haute valeur environnementale...) à leur cahier des charges.


La pyramide qualitative permet de tirer les producteurs de vin vers le haut, en plus d'apporter un supplément d'informations au consommateur. - Mediterranean


Alors qu’aujourd’hui près de 80 % des consommateurs se fournissent en grande surface, la mention AOC reste donc un bon repère, en l’absence de sommelier-conseil dans ces rayons.


2 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
logo_r_edited.jpg
bottom of page