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Valérie Closset : « Le vignoble du Jura n’est pas si grand mais a un grand potentiel »


La nouvelle présidente de la Société de viticulture du Jura succède à Nicolas Caire qui a démissionné par surprise. Elle fait face à deux défis : la crise du Covid et le changement climatique. Elle entend apporter « sérénité, bienveillance et concertation ».

Par Propos recueillis par Renaud LAMBOLEZ - 25 mars 2021 à 07:00 - Temps de lecture : 3 min



Valérie Closset, du domaine du Champ Divin à Gevingey, est la nouvelle présidente de la Société de viticulture du Jura. Photo Progrès /Renaud LAMBOLEZ


Vous êtes à la tête d’un domaine en biodynamie. Voyez-vous votre élection à la présidence de la société de viticulture comme un symbole ?

« Pas vraiment. Je ne vais pas imposer mes choix personnels pour mon exploitation à l’ensemble du vignoble jurassien. Je suis la présidente d’un collectif. Mes expériences passées peuvent aider et donner un point de vue mais c’est tout.


Il y a eu consensus lors du vote du conseil d’administration (12 voix pour et une abstention, N.D.L.R.). Et nous avons dépassé le quorum. Les vignerons se sont mobilisés et exprimés. Mon élection est peut-être le symbole d’un accord possible entre tous mais pas davantage.

Le débat contradictoire ne m’a jamais fait peur. Le vignoble du Jura n’est pas si grand mais a un grand potentiel. Et c’est en restant unis que nous arriverons à avancer. S’il y a la guerre entre bio et conventionnel, si la crise du Covid perdure, si les aléas climatiques sont importants, on ne va pas s’en sortir. »


Quelles vont être vos priorités ? « Nous faisons face à deux défis : d’abord, la crise du Covid. Tout le monde voit ses ventes baisser en raison de la fermeture des bars et des restaurants. Il va falloir être vigilant à la reprise de l’activité. Quels seront les différents scenarii ? Il va notamment falloir améliorer nos performances techniques. »

Le deuxième défi reste le changement climatique… « Quand j’étais en Anjou, avant 2008, on avait coutume de dire qu’une année sur dix serait mauvaise. Cette dernière décennie, dans le Jura, nous avons connu 2011 et 2018 comme bonnes années, sans problème climatique. C’est un vrai défi d’être vigneron aujourd’hui. Nous allons devoir travailler à nous adapter au changement. Il nous faut des rendements qui nous fassent vivre avec des coûts de production les plus bas possible. Nous sommes face à des défis techniques et il nous faut trouver de nouvelles solutions. » Que peuvent-elles être ? « Au sein des Côtes du Jura (elle était présidente de l’appellation, N.D.L.R.), nous avons notamment commencé à travailler avec l’Inao (Institut national de l’origine et de la qualité, N.D.L.R.) sur de nouveaux cépages qui pourraient être introduits dans le vignoble. Arbois s’est aussi associé à cette démarche. Nous avons proposé cinq cépages blancs et cinq rouges pour évaluer leur potentiel face au gel et aux sécheresses. Mais tout ceci est très cadré et nous n’allons pas tout bouleverser. Nous n’allons rien imposer. Nous verrons sur huit à dix ans les résultats. »



 

Gros coup de stress dans les vignes

Les hausses et baisses de température de ces derniers jours ont donné des sueurs froides aux viticulteurs du Jura. Ils ont vu avec inquiétude le spectre d’un nouvel épisode de gel comme en 2017 et 2019.

« Nous avons eu un gros coup de stress, assure Valérie Closset. Il a tellement fait beau et chaud que la vigne a presque failli commencer à bourgeonner. Mais les températures sont redescendues juste à temps pour éviter que les bourgeons se forment. Ça s’est joué à quelques jours près. Ils auraient pu geler. »

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